A lire La caste des 500 de Yvan Stefanovitch dont je vous donne quelques extraits, quelques chiffres essentiels sur les retraites de nos gouvernants...Journaliste d’investigation, Yvan Stefanovitch a publié aux éditions Lattès Aux frais de la princesse. Il est également, entre autres, l’auteur remarqué de Enquête sur les privilégiés de la République et Bertrand le magnifique.
A quoi ont droit les hommes politiques à la retraite ? Certains élus ont droit à des privilèges criants. Députés, sénateurs, chef de l’Etat, etc. : tour d’horizon des pensions des politiques.
La pension fixe du chef de l’Etat
63 000 euros par an. Les anciens présidents de la République ont droit à une "dotation" fixe, qui
ne dépend pas du nombre de mandats. Cette somme correspond au "traitement indiciaire brut d'un conseiller d'Etat en service ordinaire", dit une loi d’avril 1955, soit 5250 euros par mois.
Réversion : Quand un ancien président meurt, son épouse touche 50% de sa pension, sans condition de ressource.
Pas de retraite de ministre…
Les anciens ministres, secrétaires d’Etat et chefs de gouvernement n’ont en revanche pas droit à une retraite à ce
titre spécifique.
Ils continuent cependant à percevoir leur salaire de ministre (environ 13 000 euros brut pour un ministre ou un secrétaire d’Etat) pendant six mois après
avoir quitté le gouvernement s’ils ne trouvent pas de travail.
Le cumul des pensions
Un élu cumule souvent plusieurs mandats électifs, successivement ou simultanément (exemple : un député-maire). Le
montant total des pensions additionnées n’est pas plafonné.
Ainsi, "85% des députés et 81% des sénateurs" ont aussi un mandat local et cotisent pour plusieurs régimes spéciaux de retraite. Il est estimé par exemple à "11 000 euros par mois" la pension de
Michel Charasse, "qui cumule retraites de sénateur, haut fonctionnaire, maire, conseiller général et régional". "Et sa retraite ne l’empêche pas de siéger au Conseil constitutionnel et de toucher
en plus 12 000 euros d’indemnités à ce titre", précise le journaliste.
Des avantages en nature à vie
Outre leur pension, certains continuent à bénéficier, après leurs fonctions, d’avantages en nature.
Les deux anciens présidents. C’est une lettre de 1985, signée par le Premier ministre Laurent Fabius et adressée à l’ex-président Valéry Giscard d’Estaing, qui fixe les avantages en nature des chefs de l’Etat après l’Elysée. "Ils ont droit à 13 fonctionnaires (gardes du corps, chauffeurs, cuisiniers, etc.), une voiture et un appartement ou un bureau.
Les 10 anciens Premiers ministres ont droit, quant à eux, à vie, à une voiture, une secrétaire et un chauffeur-garde du corps. "Ce n’est pas une loi, mais une tradition qui supporte deux exceptions : Jean-Pierre Raffarin a deux voitures et Laurent Fabius deux secrétaires".
Les parlementaires
Enfin, selon un document que s’est procuré Rue89.com, les ex-députés et sénateurs peuvent par exemple continuer à prendre le train gratuitement en première classe.
Le statut très spécial des députés
C’est désormais à partir de 60 ans, et non plus 55, qu’ils peuvent liquider leurs droits. Mais ils conservent un statut très avantageux.
Combien ? La moyenne de leur retraite, proportionnelle au nombre d’années passées sur les bancs de l’hémicycle, est
de 2700 euros par mois, indique l’Assemblée.
Peu de députés restent à l’Assemblée une carrière complète, soit 41 années de cotisation en 2012 (23,5 ans de mandat seulement dans les faits car les cotisations des députés sont majorées).
Un député touche environ 1550 euros pour 1 mandat, 3100 euros pour 2 mandats, 4650 euros pour 3. Pension maximum : environ 6200 euros...
Forte rentabilité
Pour 1 euro cotisé en activité, un député récupèrera en moyenne 6,10 euros à la retraite s’il liquide ses droits à 60 ans. A titre de comparaison, un fonctionnaire récupère en moyenne entre 1,78
et 2,40 euros, un salarié du régime général entre 0,87 et 1,51 euro.
Autre avantage : une pension de réversion très intéressante. Les 2/3 de la pension sont versés à la veuve quand l’ancien élu meurt, sans condition de ressources, selon l'association
Sauvegarde retraites. La
réversion n’est par exemple que de 50% pour les fonctionnaires.
Qui paie ? Sauvegarde retraites dénonce un régime déséquilibré : 88% du financement vient du contribuable, les cotisations des députés ne contribuent qu’à hauteur de 12%.
Les députés européens élus en juin 2009 pourront quant à eux toucher leur pension à partir de 63 ans. Montant : 3,5% de leur indemnité par année de mandat, dans la limite de 70%.
(L’indemnité est de 7665 euros.)
Cependant, dans une déclaration du mercredi 14 avril 2010, Eric Woerth a annoncé que le régime de retraite privilégié des députés et sénateurs sera aussi réformé. "On ne peut pas demander un
effort aux Français sans demander aussi un effort aux parlementaires, ils en sont d'ailleurs bien d'accord" a précisé le ministre du travail.
Il faudrait demander au chef de l'état et à ses sinistres de faire eux aussi
un effort sur une réforme de leurs retraites !! C'est ça la démocratie ! Quand un gouvernement veut faire des réformes pour économiser le budget de l'état, qu'il commence par se réformer
lui-même !.