C'est en corse , que fut votée la première constitution démocratique de
l'histoire. (cet évènement n'est pas enseigné dans les livres d'histoire ni à l'école ni au collège, ni au au lycée, ni à l'université)), la Corse devenant le premier état démocratique. la
Première constitution corse, votée au Cunventu Sant'Antone di a Casabianca (Couvent Saint-Antoine de la Casabianca) le 30 janvier 1735 quand avait été pour la première fois proclamée
l'indépendance corse.
Cette constitution est loin d’être une simple instigatrice du pouvoir, elle est au contraire une véritable institution qui prône la souveraineté du peuple et la séparation des pouvoirs. Le Chef
de l'état pouvant être démis par la Diète Corse.Dans la constitution Corse, tous citoyens même étrangers votent à partir de 25 ans.Une inovation moderne pour l'époque, elle donne le droit de vote
aux femmes, ce que la constitution française ne donnera ce droit seulement qu'en 1947.
Armoiries de la Corse en 1735
Ce que j'en pense ,
Au sens propre juridique cette déclaration de Constitution n'a jamais été reconnue par le droit international dans le sens où l'idée même de constitution, texte qui, précisant les règles du
fonctionnement de l'État, lie de la même manière gouvernants et gouvernés, est inséparable d'un modèle déterminé de régime politique, la démocratie. Procédant de la souveraineté populaire, elle
organise les limitations de pouvoir auxquelles tous doivent se plier, pour éviter le gouvernement tyrannique d'un seul aussi bien que l'anarchie qui serait préjudiciable à tous. Investissant
l'État de l'autorité légitime, elle lui permet d'exister et de se pérenniser. La volonté collective qui est la source de toute constitution permet de distinguer ce type de texte du réseau de
normes et de règles juridiques appelées « lois fondamentales du royaume » qui enserrait l'exercice du pouvoir sous l'Ancien Régime. Là où la Constitution apparaît comme une loi écrite, le plus
souvent votée ou ratifiée par le peuple, ces lois coutumières, c'est-à-dire non écrites, restaient imprécises et même contradictoires.
Dans la Constitution corse les lois coutumières non écrites existent et sont dans le flou juridique car non spécifiées. Mais il aussi vrai que le document original reconnait le pouvoir de l'état
limité et élu au suffrage universel, Paquale Paoli représentant de l'état corse, bien qu'élu à vie, peut se voir dessaisi de son mandat par la Diète "députés" représentant le peuple si il met en
péril la Nation.
A mon sens ce document est un instigateur de la volonté de Démocratie moderne de la conception de l'idée juridique de la notion de constitution.
Je pense qu'il "faut rendre à César ce qui lui appartient" et reconnaître enfin que la Constitution Corse est un moteur politique de l'Europe du XVIII ème siècle, le siècle des Lumières qui nous
emènera vers le devenir de l'Europe d'aujourd'hui.Il serait temps enfin d'enseigner ce fait de l'histoire de la Corse mais aussi celle de la France. Il serait temps de faire cesser le tabou.
Les historiens par moitié n'osent pas soutenir ce fait historique devant leurs paires. Mais de plus en plus d'historiens publient "l'histoire de la Corse" en soulignant les deux Indépendances de
1735 et de 1755 avec leur déclaraton de Constitution.
La Constitution définitive du 18 novembre 1755, complétée par neuf articles et Initiée par Pascal Paoli, bénéficie des réflexions de Jean-Jacques Rousseau, à qui Paoli avait demandé la rédaction
du document.Pasquale Paoli y définit pour la première fois: "Le droit des peuples à disposer d'eux mêmes".
Elle avait été précédée par le Projet de Constitution pour la Corse :
« Sans amis, sans appuis, sans argent, sans armée, asservis à des maîtres terribles, seuls vous avez secoué leur
joug. Vous les avez vus liguer contre vous, tour à tour, les plus redoutables potentats de l'Europe, inonder votre île d'armées étrangères : vous avez tout surmonté... Il s'agit moins de devenir
autres que vous n'êtes, mais de savoir rester vous-mêmes. »
NB : Ce texte n'a jamais été achevé par Rousseau ; le manuscrit est actuellement déposé à la Bibliothèque de Genève, à l'exception d'un brouillon de l'avant-propos qui se trouve à la Bibliothèque
de Neuchâtel.
Le document de la Constitution du 18 novembre 1755 Ce texte n'est pas sans source. Il est parfaitement
vérifiable. Il s'agit d'une traduction en français du texte dont un original se trouve au Service Historique de l'Armée de Terre (France), 13416 , pièce 119.
A Bandera Testa Mora
L'étendard blanc, à l'image de l'immaculée conception (Marie, mère du Christ
dans la mythologie chrétienne), est adopté par la Cunsulta de 1735, date de la première Constitution de l'Etat Corse. Bien qu'existant depuis longtemps dans les armes de la Corse, ce n'est que
plus tard, en 1745, que Gaffori arbore le drapeau à tête de Maure. En 1762, la Cunsulta di Corti décide que la tête de Maure sera frappée sur les monnaies.
L'Hymne National choisi par la Consulte de 1735 est le Diu vi Salvi Regina (que
dieu voit notre Reine nous sauver) est un chant religieux dédié à la Vierge Marie. Le deuxième texte ne modifiera pas l"hymne.
La Corse devint alors le premier État démocratique dans l'Europe des lumières,
et Paoli un Chef d'Etat éclairé, ce qui suscita l'admiration de philosophes comme Rousseau et Voltaire.
De Jean-Jaques Rousseau Du contrat social : « Il est encore en Europe un pays capable de législation ; c'est l'Île de Corse [...] J'ai quelque pressentiment qu'un jour, cette petite île étonnera
l'Europe. »
Dans toute l'Europe, la Corse fait figure, du fait de sa lutte continuelle avec Gênes puis la France, d'espace singulier où se manifeste une volonté farouche de préserver liberté et tradition.
Dans cette perspective, un penseur tel que Voltaire voit en Paoli une figure majeure de l'histoire.
De Voltaire "Toute l'Europe est corse."
Paoli défendit la liberté, bien qu'étant élu à vie. La possibilité d'être démis par la diète corse, dominée dans les faits par les chefs de clan. En outre, Paoli se réservait le droit
d'inviter de nombreuses personnes non élues à venir siéger dans cette assemblée. Quant à l'université fondée à Corte, elle restait, par les matières étudiées et par ses nombreux professeurs
ecclésiastiques, dominée par le catholicisme.
Sur le plan économique, Paoli introduit en Corse la pomme de terre dès 1756,
fonde L'Île-Rousse (1758) dans le but de concurrencer les présides génois d'Algajola et de Calvi, et fait battre monnaie à l'effigie de la nation corse à Murato (1762).
Une « imprimerie nationale » est créée à Campoloro où sont publiés les «
Ragguagli dell'Isola di Corsica », sorte de journal officiel. Il crée une marine de guerre et fait de Corte la capitale de la Nation corse où siège le gouvernement. Il bat une monnaie saine, et
interdit la vendetta.
La Consitution corse inspira directement la constitution et l'indépendance
américaine en 1776.. Les révolutionnaires américains montaient à l'assaut au cri de "viva Paoli". Plusieurs villes américaines ( en Virginie, le Maine, Lousiane) porte le nom de Paoli ou Corsica
en souvenir de la constitution novatrice de la petite nation corse.
Plus tard en 1789 les révolutionaires s'en inspireront pour écrire la
constitution française.