Un an après le début des
grandes grèves des salariés « sans papiers »,l'occupation de 200 jours de la Bourse du travail en 2006 par le Collectif des sans papiers 75 tout semblait avoir été dit sur l'exploitation que
subissent nombre de ces salariés.
Ces salariés sont déclarés, paient cotisations sociales et impôts, mais touchent leur paie en espèces au moyen d'une carte de retrait dépendant d'un compte ouvert à la banque CIC par les
entreprises.
Ces cotisations rapportent à l'état français environ 2 milliards d'euros par an alors que ces travailleurs, parce que
sans-papiers, ne peuvent bénéficier du produit de leurs versements..
Ce racket est d'autant plus inacceptable quand il spolie des travailleurs sans-papiers qui, après des années de cotisations et de « bons et loyaux services », sont expulsés du territoire et se
retrouvent à Bamako, Dakar, Tunis, Alger... sans aucune ressource, humiliés et démunis.
Qu'en est-il aujourd'hui ?
RIEN n'a changé ! le Racket sur les cotisations sociales des travailleurs sans-papiers continue ! Le patronat avec la complicité du gouvernement continue ce système économique bien huilé.
On retrouve une situation d'exploitation de travailleurs « sans papiers » dans toute la branche du nettoiement (Véolia, Nicollin, Sépur,...) et de la restauration. Nous sommes devant un système
économique organisé, celui d'un segment de travail particulier réservé aux salariés « sans-papiers » dans les métiers « en tension », en pénurie de main d'œuvre, dans les branches non
délocalisables. Ce secteur ne connaît pas la crise. Les exigences drastiques des donneurs d'ordres vis à vis de leurs sous-traitants, la recherche effrénée du moindre coût social, entraîne
l'utilisation de salariés ultraflexibles, -cela d'autant plus qu'ils sont souvent intérimaires-, totalement disponibles, totalement soumis.
Ces salariés ont décidé de sortir de l'ombre, de jeter la lumière sur ce système. Ils se sont mis en grève avec la CGT sur leur site de Montlignon pour que leur dignité et leurs droits de salariés soient enfin reconnus, pour arrêter de vivre comme des parias. link
Depuis lundi 23 mars, 33 sans-papiers, salariés de la chaîne de restauration rapide KFC, ont entamé une grève pour leur régularisation. link
Avec le NPA,
Je dénonce en premier lieu le racket organisé depuis des dizaines d'années par le gouvernement et le patronat
français sur les cotisations des travailleurs sans-papiers (URSSAF, Retraites, ASSEDIC...).
j'interpelle les Consulats afin qu'ils ne délivrent plus à la police française les laissez-passer qui provoquent l'expulsion de leurs compatriotes sans-papiers, qui prive en outre les familles
restées au pays de l'argent que leur envoient les travailleurs sans-papiers et qui font des Consulats les complices de ce racket.
Le Consulat de Tunisie figure parmi les « bons élèves » de la politique de répression et de surexploitation menée par Sarkozy, ayant augmenté en 2008 de 32% son chiffre de délivrance de
laissez-passer. Ainsi, rien que sur le premier semestre 2008, 892 sans-papiers tunisiens ont été expulsés.
Le gouvernement tunisien est en outre le seul pays du Maghreb à avoir ratifié avec la France le 28 avril 2008 un accord d'immigration choisie. Cet accord spécifie qu'en échange de « l'exportation
» de quelques centaines de muscles et cerveaux de Tunisie en France, le Consulat de Tunisie a l'obligation de délivrer un maximum de laissez-passer pour expulser des travailleurs sans-papiers
tunisiens vivant et travaillant en France depuis des années. Nous exigeons l'arrêt de la délivrance de ces laissez-passer et des expulsions.
Venez nous soutenir avec le NPA
!
- Nous exigeons qu'à l'inverse, les gouvernements des pays d'émigration, notamment la Tunisie, demandent au gouvernement français la régularisation de leurs compatriotes sans-papiers installés et travaillant en France.
- Pour mettre un terme à ce racket et à cet état de non droit, nous exigeons du gouvernement français la régularisation globale des travailleur(e)s sans-papiers.
SAMEDI 28 MARS DE 11 H 00 A 13 H 00
RASSEMBLEMENT AU CONSULAT GENERAL DE TUNISIE
17 -19, RUE DE LUBECK - PARIS 16^ème (Métro : IENA - ligne 9)